corps, et où ils le portoient, ils répondirent que Galathée avoit este attaquée par six chevaliers, et qu’un seul les avoit tous deffaits, que toutesfois ce berger luy ayant voulu donner secours avoit esté tué, mais que les autres y estoient tous demeurez morts, et qu’ils portoient ce corps par commandement de Galathée, pour le faire honorablement enterrer à Marcilly. - Et le chevalier, dit Polemas, qui a resisté à tous les autres, qu’est-il devenu ? - Il est fort blessé, respondirent-ils, et l’on l’a emporté en la maison du grand Druide.
Polemas alors, faisant semblant de ne sçavoir rien de cet affaire : Voilà que c’est, reprit-il en s’en allant, de licentier les solduriers sans raison, je m’asseure que ce sont ceux que nous avons cassez, qui en colere contre Damon, ont voulu s’en venger, et l’ont attendu dans ce bois. Et cela il le disoit, afin de preparer son excuse lors que Galathée s’en plaindroit, parce qu’il eut bien opinion qu’ils seroient recogneus. Et continuant encores quelque temps la chasse, pour oster à tous l’opinion qu’il eust quelque part en cette entreprise, dépescha incontinent un des siens, pour aller de sa part se resjouyr avec Galathée, du bon-heur que Damon avoit eu en ceste contrée, et luy commanda de prendre bien garde à toutes les paroles, et à toutes les actions de la Nymphe, et en mesme temps en dépescha un autre pour en donner avis à Amasis, la suppliant