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abandonna plus qu’il ne fut dans la maison du sage Adamas, quoy que Galathée la pressast fort d’entrer avec elle dans son chariot, aymant mieux suivre à pied Damon, que de l’esloigner d’un moment.

D’autre costé Adamas ayant fait cognoistre Daphnide, Alcidon, et les autres de leur compagnie à la Nymphe, et elle, leur ayant dit toutes les paroles de civilité, que le trouble où elle estoit luy pouvoit permettre, les fit entrer tous deux dans son chariot, et les autres dans ceux de ses nymphes, car Adamas voulut suivre Damon que l’on portoit par un chemin plus court, afin d’estre aussi-tost que luy en sa maison, pour le faire mieux loger, parce que les chariots estoient contraints de faire un grand destour, pour monter plus aisément la coline qui estoit un peu trop aspre par le droit chemin.

Mais cependant Lerindas laissant venir doucement le corps de Tersandre, se mit au grand trot pour donner promptement l’avis a Amasis que Galathée luy mandoit, et quoy qu’il apperceut bien plusieurs personnes à main gauche qui chassoient dans la campagne, et qu’il eut opinion que ce fust Polemas, si est-ce qu’il ne s’arresta point, ayant commandement de ne parler à personne qu’à Amasis. Mais celuy que Polemas avoit mis prés du chemin pour prendre garde à ceux qui passeroient, courut l’en advertir, et peu apres un autre luy vint rapporter que l’on voyoit venir un branquart, où il sembloit