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qu’ils s’en alloient pleins d’admiration des beautez et de la discretion des bergeres, et de la civilité et douce conversation des bergers.

Mais Paris, qui ne vit point Diane parmy la troupe, en demanda des nouvelles à Philis et à Astrée, qui luy respondirent qu’elle avoit eu peut-estre quelques affaires en sa maison, ce qu’oyant Adamas et ces estrangers, ils prierent ces belles filles de la vouloir asseurer du regret qu’ils avoient de ne pouvoir prendre congé d’elle, et que s’ils pouvoient, ils ne partiroient point de cette contrée sans avoir le bien de les revoir encore une fois.

S’estans donc separez de ceste sorte, et ceux qui estoient venus accompagner le druide s’en estans aussi retournez, Paris qui ne vouloit point de dilayement en l’affaire qu’il avoit entreprise, s’approchant du sage Adamas, le supplia de trouver bon que par les chemins, il peust luy communiquer une chose qui luy estoit advenue avec Diane. Adamas se doutant à peu prés de ce que ce pouvoit estre, luy respondit qu’il l’auroit agreable, mais Paris, ayant eu ce congé, ne sçavoit pas où commencer, et demeurant long temps sans dire un mot, Adamas qui cogneut bien que l’amour estoit cause de son silence : Et bien ! Paris, dit-il en sousriant, n’avez-vous autre chose à me dire ? Paris alors, ouvrant deux ou trois fois la bouche, et rougissant et tremblant, ne sçavoit ce qu’il avoit