plus de repos et de tranquillité ; et d’effect, ils sont parens et alliez à la plus grande part des chevaliers et des druides de nos Estats. – Je vous asseure, madame, respondit Damon, qu’encores que les coups que ceste fille s’est donnée, soient avec la pointe d’un diamant, je sçay une personne qui la gueriroit, pourveu qu’elle eust le courage de faire ce qui seroit necessaire. – Pour le courage, respondit Galathée, vous en devez moins estre en doute que de sa volonté. – Comment ? reprit-il tout estonné, elle n’aura pas la volonté de redevenir belle ? Je croy qu’elle seroit la seule fille qui fust au monde de ceste opinion. – Appellons-la, dit Galathée, et vous verrez ce qu’elle vous en dira.
Et lors, relevant la voix, et nommant Celidée, elle vint sçavoir ce qu’elle luy vouloit commander. – Celidée, luy dit la nymphe, voicy un chevalier qui, ayant pitié de vostre visage, et s’estant enquis de ce qui vous est arrivé, s’asseure de vous en faire guerir, et vous rendre aussi belle que vous avez jamais esté, si vous le voulez. – Ma fille, continua Damon, c’est sans doute que vous en guerirez, car me trouvant en Affrique, il advint qu’une des filles d’Eudoxe fut blessée d’un diamant au visage, et de telle sorte que l’os presque de la joue paroissoit. Il y eut toutesfois un scavant mire qui, mouillant un petit baston de son sang, le pansa avec un remede qu’il nommoit l’unguent de la sympathie, et avec lequel il la guerit contre l’opinion