Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/893

Cette page n’a pas encore été corrigée


LE
DOUZIESME LIVRE
DE LA SECONDE
Partie d’Astrée.


Puisqu’il vous plaist, sage Adamas, et vous, grande nymphe, d’ouyr la fortune de la belle Eudoxe, vous me permettrez, s’il vous plaist, de vous dire comment je l’ay apprise, et par qui je l’ay entendue, afin que vous adjoustiez plus de foy à mes paroles. Encores que vous me voyez avec ces habits de berger, et vivre avec la Charge d’un petit troupeau dans le hameau de ces sages et courtois bergers, ce n’est pas pour cela que je sçache asseurément d’estre de ceste contrée, ny que j’aye esté nourry pour estre berger. Au contraire, l’on a eu tant de soing de moy, que pour me rendre honneste homme, j’ay esté nourry en tous les plus beaux exercices où la jeunesse puisse estre employée, si bien