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le malheur de ce grand personnage qui, pensant s’en aller en Espagne sans sejourner en Gaule, fut bien deceu, trouvant les Bourguignons qui se vouloient saisir du païs des Eduois, et des Sequanois, et les Francs qui conduits par Faramond leur roy, avoient passé le Rhin, et se vouloient loger en Gaule. II fut contraint, comme au danger plus proche, de tourner teste à ceux-cy, avant que de passer outre ; ce qu’il fit si heureusement, qu’il renvoia les Bourguignons au lieu d’où ils estoient partis, et contraignit les Francs de repasser les rives du Rhin, où pour lors ils s’arresterent, non pas toutesfois sans plusieurs dangereux combats, comme l’on peut penser, puis que les Francs sont entre tous les peuples septentrionaux, les plus belliqueux et les plus aguerris, et ausquels la fortune promet une aussi belle part aux Gaules, tant pour leur vaillance, que pour leur courtoisie, mais plus encores pour la conformite de leurs mœurs et humeurs avec celle des Gaulois, et de leurs loix, polices et religion, qui est teile qu’il est ayse à cognoistre à ceux qui le veulent remarquer, que veritablement ce n’a este autrefois qu’un peuple, et que ces Francs de leur extraction sont Gaulois, mais sortis de nos terres pour quelque conqueste, ou pour les descharger du temps de Sigovese, et Belovese, de Breme ou d’autres. Mais quoy que