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peur qu’Amasis ne les surprist. Ainsi la nymphe, apres avoir resolu que Celadon se diroit parente d’Adamas, nommée Lucinde, sortit pour entretentir sa mère, apres voir commandé à Leonide de la conduire où elles seroient, aussi tost qu’elle l’auroit vestue. Il faut advouer la verité, dit Celadon apres qu’elle s’en fut alleée, de ma vie je ne fus si estonné, que j’ay esté de ces trois accidents:

de la venue d’Amasis, de la surprise de Galathée et de vostre prompte invention. – Berger, ce qui est de moy, dit-elle, procede de la vonlonté que j’ay de vous sortir de peine, et pleust à Dieu que tout le reste de votre contenement en despendist aussi bien que cecy, vous cognoistriez quel est le bien que je vous veux. – Pour remerciement de tant d’obligation, respondit le berger, je ne puis que vous offrir la vie que vous me conservez.

Avec semblables discours, ils s’alloient entretenans, lors que Meril entra dans la chambre et voyant Celadon presque vestu, il en fut ravy et dit: Il n’y a personne qui puisse le recognoistre, et moy-mesme qui suis tous les jours pres de luy, ne croyrois point que ce fust luy, si je ne le voyois habiller. Celadon luy respondit: Et qui t’a dit que je me déguisois ainsi ? – C’est, respondit-il, amdame, qui m’a commandé de vous nommer Lucinde, et que je disse que vous estiez parente d’Adamas et mesme m’a emvoyé tout incontinent vers le druyde pour l’en advertir, qui ne s’est peu empescher d’en rire quand il l’a sceu et m’a promis de la faire comme madame l’ordonnoit. – Voilà qui va bien, dit le berger, et garde de t’enoublier.

Cependant Amasis estant descendue du chariot, recontra Galathée au pied de l’escalier, avec Silvie et Adamas. Ma fille, luy ditelle, vous estes trop long-temps en vostre solitude ; il faut que je vous desbauche un peu, veu mesmes que les nouvelles que j’