importunité de Zephir.
C’est la belle bergere Fortune, de qui l’Amour veut se servir pour faire la vengeances promise contre Damon,qui est ce berger que vous voyez debout pres d’elle appuyé sur la houlette.
Considerez ces petit Amours qui sont tous embesoignez autour d’eux, et comme chacun est attentif à ce qu’il fait. En voicy un qui prend la mesure des sourcils de la bergere, et la donne à l’autre, qui avec un cousteau escarte son arc, à fin de le compasser semblable à leur tour. Et voicy un autre qui ayant derobé quelque cheveux de ceste belle, de si beau larraecin veut faire la corde de l’arc de son compagnon. Voyez comme il s’est assis en terre, comme il a lié le commencement de sa corte au gros orteil, qui se renverse un peu pour estre trop tiré: prenez garde que pour mieux cordonner, un autre luy porte sa pleine main de larmes de quelque amant, pour luy mouiller les doigts. Considerez comme il tient les reins je ne sçay comment pliez, que dessous le bras droit vous luy voyez paroistre la moitié du devant, encor qu’il monstre tout á plein le derriere de l’espaule droicte. En voicy un autre qui ayant mis la corde à un des bouts de l’arc, à fin de la mettre en l’autre, baisse ce costé en terre, et du genouil gauche plie l’arc en dedans; de l’estomach, il s’appuye dessus, et de la main gauche, et de la droicte il tasche de faire glisser la corde jusques en bas. Cupidon est un peu plus haut, de qui la la main gauche tient son arc, ayant la droitte encore derriere l’aureille, comme s’il venoit de lascher son trait, car voyez-luy le coude levé, le bras retiré, les trois premier doigts entr’ouverts, et presque estendus, et les deux autres retirez dans la main. Et certes son coup ne fut point en vain, car le pauvre berger en fut tellement blessé que la mort seule le peu guerir.
Mais regardez un peu de l’autre costé, et voyez cet Anteros qui avec ces chaisnes de roses et de fleurs, lie les