la compagnie sans en dire le sujet, il s’en alla chantant ceste vilanelle ayant auparavant tourné l’œil vers moy, pour faire cognoistre que c’estoit de moy, dont il entendoit parler.
Vilanelle
d’Amidor reprochant une legereté.
A la fin celuy l’aura,
Qui dernier la servira.
De ce cœur cent fois volage,
Plus que le vent animé,
Qui peut croire d’estre aimé,
Ne doit pas estre creu sage :
Car en fin celuy l’aura,
Qui dernier la servira.
A tous vents la girouette,
Sur le faiste d’une tour,
Elle aussi vers toute amour
Tourne le cœur et la teste :
A la fin, etc.
Le chasseur jamais ne prise
Ce qu’à la fin il a pris,
L’inconstante fait bien pris,
Mesprisant qui la tient prise :
Mais en fin, etc.
Ainsi qu’un clou l’autre chasse
Dedans son cœur le dernier,
De celuy, qui fut premier,
Soudain usurpe la place :
C’est pourquoy celuy l’aura,
Qui dernier la servira.
J’eusse bien eu assez d’authorité sur moy, pour m’empescher de donner cognoissance du déplaisir que ceste chanson me r’apportoit, n’eust esté que chacun me regarda, et sans Daphnis je