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PRÉFACE



« La Raison est ma religion,
« L’Humanité est ma loi. »


En tête d’un livre, il est d’usage d’écrire une préface ; c’est en quelque sorte une introduction du lecteur pour appeler son attention sur les mérites de l’œuvre.

Un ami, qui a quelques connaissances dans cette sorte de chose, m’avait donné conseil de faire préfacer ce livre par un homme connu en littérature, seul moyen de le recommander à l’imprimeur et au public.

Réflexion faite, je n’ai pas suivi ce conseil. J’ai pensé que lectrices et lecteurs, après avoir lu une préface plus ou moins élogieuse de mon recueil, mais écrite avec esprit et talent, pourraient trouver que le livre n’est pas à la hauteur de la préface et le lirait mal ou pas ; tel le gourmet, qui après avoir mangé un fruit savoureux, se refuse à en goûter un autre moins succulent.

Je pense aussi, qu’en littérature comme en toute chose, un honnête homme doit signer son œuvre et en être par conséquent responsable, qu’elle soit bonne ou mauvaise, et que le seul moyen d’apprécier un livre, c’est de le lire. Mon livre est l’histoire vécue de la vie d’un homme du peuple, embrassant une période de cinquante ans, écrite simplement, sans prétention ni recherches de mots difficiles ou de phrases savantes, mais contée avec vérité : les personnages ont vécu ; seuls des noms ont été changés. Laissant aux lecteurs le soin de commenter et d’analyser les faits et les idées exposées, je soumets cet ouvrage à leur jugement.

L’Auteur,
A. Corsin.
Pavillons-sous-Bois, décembre 1912.