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vous ordonne d’assurer à votre roi qu’il est l’ami de la France et que cette guerre injuste n’a été entreprise que par Jean Bayol qui a trompé son pays et dont la tête lui aurait été depuis longtemps apportée s’il était à la place du roi de France. »

« Nous promettons d’écrire et de ramener la paix entre les deux pays.

« Maintenant, en route pour Abomey, où aura lieu la seconde présentation au roi. » Le 20 mars, les prisonniers arrivent à la capitale.

« Cette fois-ci, c’est la bonne, car, à notre grand désappointement, on nous lie les bras au corps en nous disant d’ailleurs que c’est là une simple cérémonie obligatoire et que nous ne tarderons pas à être mis en liberté.

« Ainsi ficelés, nous nous mettons en route, nous traversons de nombreux postes de guerriers armés. Enfin, un dernier campement d’amazones ; derrière, nous allons voir le roi.

« C’est une audience privée, elle aura lieu la nuit, car elle est secrète, des affaires graves vont s’y traiter. Nous devenons des plénipotentiaires. On dispose tout pour la cérémonie. »

Depuis, le roi de Dahomey a adressé au Président de la République une lettre dont voici la teneur :