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toute envie de retourner vers la famille qu’il vient de quitter.

« Puis, quand on lui rend la liberté de ses mouvements, s’il en profite pour fuir, toute la population prend les armes, se met à sa poursuite et se livre dans les environs à une véritable chasse à l’homme.

« Ensuite, dès que le fugitif est repris, on le promène dans les rues du village en exécutant un lab d’allégresse. La foule ne manque pas de le couvrir d’ordures et ne lui ménage pas ses billevesées ; les femmes, les enfants l’injurient à qui mieux mieux ; bref, c’est une fête générale. Puis on le coud dans un sac de peau qui ne laisse passer que la tête et on l’expose aux rayons du soleil ardent.

« Sous l’action de la chaleur excessive, une sorte de cuisson à l’étuvée se produit dans le sac et les chairs du patient se ramollissent peu à peu.

« Alors le sac est enlevé et l’esclave est fustigé d’importance avec des verges qui lui arrachent des lambeaux de peau à chaque coup. Mais ce n’est pas tout, quand le corps de ce malheureux n’est plus qu’une plaie vive, on le porte, dans une civière, à travers les rues du village, pendant que la foule qui l’accompagne en hurlant, s’amuse à saupoudrer de sel sa