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chaque pas qu’ils font est un péril : les Vouagogos les exploitent, les Vouaségouhhas les arrêtent ; le chemin du Karagoueh est plein de difficultés ; Mirambo les tient en échec, il les attaque et il les bat ; derrière lui, Souarourou leur demande la taxe, le fusil à la main.

« Ils ont semé le danger et l’ont semé pour tout le monde, pour ceux d’une autre race comme pour les bons d’entre eux. Malgré l’estime dont Livingstone était entouré dans le Manyèma, comme partout dès qu’il y fut connu, il manqua plusieurs fois d’être assassiné par suite de l’erreur qui le faisait assimiler aux Arabes[1]. »

En cherchant à secourir Emin Pacha, Stanley parvint, le 23 juin 1887, à Aïr-Jali au confluent du Nopoko, tributaire de l’Arahouimi ; à partir de cette date commença pour l’expédition une série de souffrances et de déceptions. Le pays avait été dévasté par les Arabes, marchands d’esclaves.

Barth pénétra le premier dans le Baghirmi[2], dont le sol n’avait encore été foulé par

  1. Le Manyèma (colonie arabe) à l’ouest du lac Albert sur la rive droite de l’Arahouimi, affluent du Congo, (Comment j’ai retrouvé Livingstone. Tour du Monde, 1873. 1er semestre, p. 1-96).
  2. Entre le lac Tchad et le Ouaday (capitale Abêchir), royaume musulman.