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rale de la Tunisie, depuis l’an 1590 avant Jésus-Christ jusqu’en 1883, p. 311 et suivantes, par A. Clarin de la Rive.

L’expédition de Livingstone est la première qui ait vu la traite au lieu même de son origine et l’ait suivie dans toutes ses phases, aussi son chef a-t-il décrit avec tant de détails les opérations diverses de cet ignoble négoce.

« On a dit, conclut-il, que la vente de l’homme était soumise, comme toutes les autres, à la loi commerciale de l’offre et de la demande et devait par conséquent rester libre. Cette assertion a été risquée parce que nul ne pouvait la démentir. Mais, nous l’affirmons à notre tour, cette vente est la cause de tant de meurtres, qu’elle ne doit pas plus être classée parmi les branches de commerce que le vol de grand chemin, l’assassinat ou la piraterie. Ce ne sont pas seulement les criminels et les accusés de sorcellerie qui sont vendus. L’enfant du pauvre est saisi en paiement d’une dette ou d’une amonde, au nom du chef et à titre légal.

« Viennent ensuite les voleurs qui, soit isolément, soit par groupe, enlèvent les enfants aux hameaux voisins, quand les pauvres petits vont puiser de l’eau ou chercher du bois[1].

  1. De son côté, Lejean raconte que les femmes de sa suite