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dans la direction du sud-sud-est au nord-nord-ouest par un fleuve magnifique : le Chari, dont la source est située dans des contrées placées aussi sous la protection et l’influence du poste de Bangui. Sur la rive gauche du Chari, et près de son embouchure, sur la rive méridionale du lac Tchad, est un petit État, le Logon, qui se trouve ainsi voisin du puissant empire du Bornou occupant toute la partie est du lac.

Toutes ces contrées sont superbes et d’une richesse inouïe. Les produits naturels, plantes, arbres, végétaux de toute nature, y poussent en abondance à l’état sauvage. La population y est nombreuse : trente-cinq à trente-six habitants par kilomètre carré, au Bornou ; trente-deux au Logon ; trente au Baghirmi. Pour apprécier l’importance de ces chiffres, il faut se souvenir que le Sénégal n’a que deux habitants et demi par kilomètre carré, et le Soudan français (Béledougou) environ dix ou douze. En France, la population est de soixante-et-onze habitants par kilomètre carré.

Les indigènes du Ouaday et du Baghirmi sont turbulents et assez peu civilisés, nous l’avons vu ; ce sont de beaux nègres, d’une taille élevée. Ceux du Bornou et du Kanem, les Kanouri sont aussi fort intelligents, industrieux et travailleurs ; leur pays est couvert de cultures.