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Pour toute personne un peu au fait des choses africaines, en général, et musulmanes en particulier, les peines portées aux articles 3 et 4 sont absolument dérisoires et prouvent que le législateur tunisien, si rigide pour d’autres crimes ou délits, de bien moindre importance, se montre vraiment d’une indulgence singulière lorsqu’il s’agit d’esclaves.

Que les marchands et détenteurs de marchandises humaines se rassurent bien vite, il y aura encore de beaux, de bien beaux jours pour eux et leur commerce clandestin en Tunisie !

Renvoyer les coupables devant les Tribunaux indigènes, dont le curieux fonctionnement et la corruption sans égale ne sont un mystère pour personne de l’autre côté de la Méditerranée, équivaut à classer purement et simplement les rares affaires qui se produiront.

Nous disons rares parce que nous avons la conviction inébranlable que jamais Cadi ou Caïd ne trahira un seul de ses coreligionnaires. *

Et l’amende de 200 à 2,000 piastres ! Certes voilà des chiffres bien ronflants pour tous ceux qui ne savent pas que la piastre tunisienne est une monnaie de compte valant : 0 franc, 62 centimes, 6 millièmes !