Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/367

Cette page n’a pas encore été corrigée

apporter la civilisation et l’Évangile, ont déchaîné sur ces malheureux tous les vices, tous les crimes ! Aujourd’hui, la réparation s’impose et d’autres Européens, de vrais Européens cherchent à la donner avec autant d’énergie, d’abnégation, de dévouement et de foi que leurs devanciers ont eu de scélératesse.

Livingstone, ce grand pionnier de la civilisation, qui fit de l’Afrique centrale sa seconde patrie, Livingstone, mort d’épuisement sur les bords du lac Banguélo après de longues années d’apostolat, Livingstone s’élève avec force contre l’abrutissement prétendu des Africains et dit que : « Tout individu qui, sans parti pris, les verra non avilis par l’esclavage, aura de leur intelligence, de leur travail et de leur caractère une bien autre estime que ceux qui les ont vus dégradés par la servitude. » Il cite à l’appui de sa thèse le témoignage de l’évêque anglican Mackensie, tué, dans un combat, sur les bords du Nyassa.

Veut-on savoir à quel degré d’avilissement moral l’esclavage, qui les décime depuis des siècles, les a réduits ces pauvres africains ?

« Au moment où approchait la clôture du marché de Lopé, écrit de Brazza, fidèle à mon programme, je fis dire aux esclaves prêts à être descendus dans lé bas Ogôoué que j’étais