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Il y a cependant loin de 1848 à 1890 ! Les extraits de Livingstone et de Stanley démontrent combien il a fallu de temps pour obtenir ce résultat !

Dans les Zéribas du Haut-Nil, avant l’envahissement de l’Egypte par les Madhistes et la reprise de Khartoum, les articles d’échange consistaient en cuivre et cotonnade, dont la valeur très variable était toujours réduite à celle du cuivre. Schweinfurth vit vendre un jeune esclave de la catégorie des Sittahsis (littéralement haut de six palmes), fille ou garçon, de huit à dix ans, trente rottolis[1] de cuivre chez Ziber et vingt-cinq chez les Bongos et les Djours, ce qui, d’après la valeur qu’avait alors le métal, à Khartoum, portait le prix moyen de l’enfant à 7 thalaris et demi (39 fr. 35).

Les jolies nadifs[2] ou jeunes filles se payaient le double, parfois même le triple. La demande en était considérable, elles restaient dans le pays.

Les femmes adultes, laides, mais pleines de force, étaient moins chères que les nadifs. Les

  1. Le rottoli pèse 450 grammes ; mais dans cette contrée le poids en est purement nominal et les trente rottolis en question n’en représentaient réellement que dix-huit du poids égyptien.
  2. En arabe ned’if, féminin, ned’ifa au pluriel, ned’af signifie : net, propre, pur, c’est-à-dire vierge !