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claves. Trois cents individus à peu près étaient en vente : le plus grand nombre venant du Chiré et du Nyassa.

« Excepté les enfants, tous semblaient honteux de leur position : les dents sont regardées, la draperie relevée pour examiner les jambes ; puis, on jette un bâton, pour qu’en le rapportant l’esclave montre ses allures. Il en est qu’on traîne au milieu de la foule, en criant sans cesse le prix qu’on en désire. La plupart des acheteurs étaient des Arabes et des Persans. »

On nous répondra : depuis 1866 les choses ont changé ! Nous prions Stanley (1871-1872) de riposter :

« Zanzibar est le Badgad, l’Ispahan, le Stamboul de l’Afrique Orientale ; c’est le grand marché qui attire l’ivoire, le copal, l’orseille, les peaux, les bois précieux, les esclaves de cette région ; c’est là qu’on y amène, pour y être vendues au dehors, les noires beautés de l’Ouhiyou, de l’Ougindo, de l’Ougogo, de la Terre de la Lune et du pays des Gallas… Les classes laborieuses sont composées d’Africains, esclaves ou hommes libres. »

Si le commerce public des esclaves est prohibé, le commerce clandestin fleurit toujours, malgré tous les efforts du Sultan de Zanzibar et des autorités anglaises pour le supprimer.