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Zina avait eu de Mohammed Raouff un enfant qui heureusement ne vécut pas longtemps. Plus tard elle devint encore enceinte ; mais, non, paraît-il, par le fait des remarques du maître ; ainsi dirait-on, dans l’Etrangère !

« A partir de ce moment, elle (la maîtresse de Zina, Aïcha-Baya) ne passa pas un jour sans imaginer quelque nouveau supplice. Et chose étrange, la grossesse suivait son cours régulier. On liait la malheureuse, on la couchait sur le dos, une matrone la fouettait vigoureusement sur le ventre ; ou bien on la forçait à courir et à sauter de haut en bas. Le jour où les douleurs de l’enfantement lui arrachèrent des plaintes plus vives que les coups, la maîtresse exigea que son fils la fit frapper à coups de bâton, et il obéit. Elle voulait que le châtiment dura jusqu’à ce que la mort s’ensuivît ; mais, les bourreaux se lassèrent. Elle entendit encore sa victime, laissée pour morte, qui geignait dans un coin obscur, et elle demanda que le jardinier l’emportât pour l’enterrer dans le jardin. Raouff moins cruel, refusa… Une pauvre petite fille vit le jour… Aïcha envoya chercher, en ville, une boîte d’épingles, et, pendant plusieurs heures, elle s’amusa à planter des épingles blanches dans la petite tête noire du nouveau né. Lorsque l’enfant eut dépensé