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nir déjà, en 1887, pour mettre un terme au scandale de l’esclavage.

« Il demanda, dit M. Pontois, à la police française de faire délivrer des femmes esclaves détenues dans certaines maisons indigènes, notamment chez un nommé Ahmed Moula. Ces malheureuses furent remises au consul d’Angleterre, qui les plaça en service chez des protégés de sa nation[1].

« Celles qui furent enlevées de chez Ahmed Moula avaient, paraît-il, été achetées à Constantinople pour environ 6,000 francs. »

L’Avenir Algérien, qui suivait à Paris cette campagne contre l’esclavage, écrivait à la date du 29 janvier 1888 :

« Nous avons eu aussi la suite de l’histoire des négresses esclaves. Le Bey a joué une jolie comédie. Quand il a su que les trois esclaves de sa nièce avaient été mises en liberté par le consul anglais, il est entré en fureur, il a fait réunir toutes ses esclaves dans la cour de son palais ; puis, il a fait ouvrir les portes et leur a dit solennellement qu’elles étaient libres. Bien entendu qu’aucune n’est sortie, malgré la grande envie que toutes en avaient. A l’heure qu’il est, les trois négresses délivrées, en grande partie

  1. Les Odeurs de Tunis, op. cit., pages 152 à 163.