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percées, pour y suspendre des ornements. Quelques-unes poussent la coquetterie jusqu’à avoir le ventre sillonné de cicatrices régulièrement tracées, dans le seul but d’éviter, par la ciselure de ce tatouage en relief, d’avoir le ventre trop uni, ce qui n’est pas de mode chez elles.

L’Avenir Algérien posait à qui de droit, ces jours derniers, la question suivante :

« Est-il vrai qu’une Française, une Parisienne, soit, arbitrairement et contre sa volonté, séquestrée dans le harem d’un très grand seigneur musulman, à Tunis ? »

La réponse ne nous est point parvenue. Seraient-ce les Françaises qui alimenteraient maintenant les harems Tunisiens, comme les Allemandes, les Anglaises, les Belges et les Suissesses contribuent à remplir les harems Ottomans ?

Le même Avenir Algérien accusait auparavant un haut fonctionnaire, résidant à Tunis, d’avoir acheté une esclave du nom de Selma, d’en avoir usé et de l’avoir passée à sa sœur qui l’aurait cédée à une amie, laquelle l’aurait repassée à une quatrième personne. La pauvre Selma serait, d’étape en étape, venue échouer à la Salpêtrière, dans le service du docteur Charcot. Une proie pour Sainte-Anne, l’asile des aliénés.