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positions et de refus se fait avec des cris tels et de telles contorsions dans les gestes que le spectateur croit assister à une rixe violente et non à la discussion d’une convention de vente et d’achat. Le débat se termine par la lassitude des parties contractantes et le marché se conclut par la formule : « Bism-illah. Au nom de Dieu ! » que le courtier semble arracher de force aux vendeurs.

L’achat est généralement conditionnel, c’est-à-dire qu’on paie la somme convenue seulement après un délai de trois jours ; le marché devient virtuellement nul dans le cas où l’on découvre un défaut essentiel.

La vente une fois consommée et ratifiée par les deux parties, des scribes délivrent aussitôt un contrat d’achat pour éviter tout litige ultérieur.

Les prix des nègres et négresses sont variables, suivant leur âge, leur valeur intrinsèque et la difficulté de les introduire furtivement.

Une belle négresse, dans tout l’éclat de la jeunesse, coûtait, autrefois, 600 piastres ; les jeunes filles valaient d’autant plus qu’elles approchaient de l’âge de puberté ; les jeunes gens et les hommes faits ont toujours été moins recherchés ; les eunuques atteignaient des prix exorbitants.