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seulement des vivres, mais de l’ivoire et des esclaves. Ceux-ci étaient ordinairement bâillonnés ; ils avaient, en outre, la fourche au col et les mains liées derrière le dos ; de plus, ils étaient attachés, par une corde, à la ceinture du vendeur. C’étaient, pour la plupart, des indigènes des environs, qui avaient été pris dans les bois, à une faible distance de leurs cases ; il fallait nécessairement les garder à la chaîne pour les empêcher de fuir.

La plupart des esclaves exposés sur le marché de Kouka[1] proviennent des contrées païennes du sud du Soudan. L’article qui se débite le mieux, ce sont les sedâsis, mesurant six empans de haut, de la cheville du pied à la pointe de l’oreille, et ayant de douze à quinze ans. Leur prix détermine tout le cours de la marchandise. Les deux catégories les plus prisées ensuite sont les chômasis, individus mâles ou femelles, ayant cinq empans de hauteur et dix à treize ans, et les sebasi qui ont sept empans et de quinze a vingt ans, faciles encore à acclimater, mais moralement moins maniables et plus portés à s’enfuir. Quant aux gourzems ou hommes faits, aux vieillards et aux vieilles femmes (chomahs), ils sont beaucoup moins

  1. Capitale du Bornou.