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Kenièra est un marché réputé du Siguiri (Haut-Niger).

A Khartoum, les femmes esclaves sont divisées en trois classes :

1° Les Comâci, au-dessous de onze ans ; — 2° les Cédâci, de onze à quinze ans, et 3° les Balek, au-dessus de ce dernier âge.

Les Cédâci sont les plus estimées.

La vente se traite soit dans des magasins avec cour, nommés okel, soit à domicile, soit à l’encan, au bazar.

Jeune ou non, l’esclave n’a pas le droit d’avoir de la pudeur ; au bazar même, elle est promenée d’un bout à l’autre presque nue, afin de mieux tenter les amateurs. L’esclave qui a eu la petite vérole a plus de prix, car cette maladie est souvent mortelle.

L’homme esclave atteint son maximum de valeur un peu plus tard que la femme ; son prix est, en général, moindre ; mais, il se maintient plus longtemps. Quant aux gens âgés, hommes ou femmes, ils ont bien peu de valeur, car le produit de leur travail équivaut à peine à leur entretien. On conçoit, dès lors, combien est triste leur position !

A trente ans, les femmes ont atteint l’âge fatal où l’on répugne à s’en charger, à moins qu’elles ne puissent se rendre utiles par quel-