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et du maître est considéré comme légitime et sa mère reçoit le titre d’épouse.

« La mouture à bras, toujours en usage chez les musulmans de cette partie de l’Afrique, où elle s’exécute au moyen de deux pierres d’inégales dimensions, — une petite manœuvrée à la main et une meule fixe, appelée mourhaga, — contribue plus que tout d’abord on ne pourrait le croire, dit Schweinfurth, à maintenir l’énorme demande d’esclaves femelles. Cette méthode primitive est d’une telle lenteur, qu’en une journée de pénible travail une femme seule ne peut broyer de grain que pour cinq à six bouches.

« On ne saurait dire la somme de souffrances qui résulte de ce labeur quotidien, si cruellement imposé… Une femme récemment capturée est condamnée au travail du mourhaga. Réduite à l’état de brute (agenouillée devant un moulin), cette femme (dont le costume se compose d’une tresse et de quelques feuilles) porte au col une pièce de bois solidement attachée ; et, afin que ce joug ne gène point ses mouvements, il est soutenu par un jeune garçon placé auprès d’elle avec mission de la surveiller sans cesse. »

Durant l’occupation égyptienne, on avait installé, à Khartoum, un moulin mis en mouvement par des bœufs pour le service de la troupe