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Tippou-Tib paraissait dégoûté de la traite et se plaignait de ne pas avoir d’autre genre de transport que le portage à dos d’esclaves. Il escorta Stanley, avant la descente du Congo, en 1877. En 1883, Tippou-Tib vint à Bagamoyo vendre 70,000 livres d’ivoire qui, à raison de 20 francs le kilogramme, représentaient sept cent mille francs.

Dans son dernier voyage en Afrique, après un échange de dépêches avec Bruxelles, Stanley signa, à Zanzibar, une convention nommant Tippou-Tib, gouverneur de Stanley-Falls, avec appointements mensuels, payables à Zanzibar au Consulat britannique ; Tippou-Tib s’est engagé à combattre et capturer les négriers, à s’abstenir de tout trafic d’esclaves au-dessous des chutes et à empêcher ses subordonnés de faire la traite de chair humaine. Un officier européen sera délégué aux chutes en qualité de résident. Le salaire cessera du jour où Tippou-Tib aura enfreint n’importe lequel des articles de ce contrat[1].

  1. Tippou-Tib n’a pas été longtemps fidèle à ses engagements. Nous apprenons de source certaine qu’il vient de quitter son pays pour entreprendre un pèlerinage à la Mekke. Il est sommé de se rendre à Zanzibar pour comparaître en justice à propos de ses rapports avec l'expédition Stanley et de sa part au massacre du major Barttelot. Il est remplacé par son neveu Rachid, jeune homme de vingt-sept