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offrit à sa place sa sœur et le prix de trois esclaves : la transaction fut acceptée. Quant à la sœur, elle se réfugia dans un autre village, chez des amis, dès qu’elle fut avertie du danger.

M. Walker et Marche, mis au courant de l’affaire, sermonnèrent le Roi-Soleil, N’Combé, et lui déclarèrent qu’ils voulaient racheter cette pauvre femme. N’Combé, après quelques difficultés, parut y consentir, fit rechercher la femme et l’amena devant les voyageurs en leur disant : « Vous êtes mes Blancs, tout ce que vous voudrez aura lieu ! »

L’affaire semblait terminée, lorsque, quelques jours plus tard, les explorateurs apprirent l’exécution clandestine de l’infortunée. Elle avait enduré un supplice inventé par N’Combé lui-même. On l’avait couchée étendue sur le dos, puis on lui avait posé un tronc d’arbre en travers de la gorge et tout le monde avait passé dessus, jusqu’à ce que la malheureuse victime eût le col rompu. Trouvant que la mort était trop lente, les monstres l’avaient éventrée et lui avaient arraché les entrailles !…

Rejoignons Mage entre les deux rivières Bakhoy, affluents du Sénégal, dans le Fouladougou. Il avait fait connaissance d’une bande de Diulas qui lui servaient de guides ; c’étaient des Sarracolets ou Sonninkès de la Kaarta,