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lèges). La foule suit le cortège ; tout à coup, le corps semble s’arrêter de lui-même devant une demeure déterminée qui est aussitôt pillée et dévastée ; on y met le feu et celui qui l’habite est tué, ses femmes et enfants réduits à l’esclavage pour être vendus. »

Giraud passa son premier jour de l’an 1884, à Zambué, sur la frontière de l’Ouzaramo et du Kutu, non loin du fleuve Rufu ou Kingani et de Moto, au sud de Bagamoyo (Afrique Orientale).

« Pour mes étrennes, dit-il, le chef de Zambué me réservait une surprise, une vraie surprise de sauvage et de sauvage d’Afrique. Au moment où j’installais mon camp à deux cent dix mètres du village, des cris de guerre, semblables à des hurlements de bêtes fauves, vinrent frapper mes oreilles, et presque au même instant, une ban4e de sauvages affolés arrivaient, traînant après eux une malheureuse vieille femme nue, à moitié morte des mauvais traitements dont tous l’accablaient. Un forcené la tenait en laisse avec une liane, lui serrant le col par un nœud coulant. Quand la victime, à bout de forces, venait à butter, ils s’attelaient trois ou quatre à la corde pour la traîner au milieu des ronces et des pierres.

« D’après les renseignements que je recueillis