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Ces retraites sont inconnues, sauf aux initiés, et tout homme qui, volontairement ou simplement en s’égarant, en foulerait le sol, serait impitoyablement mis à mort. Ces meurtres ne sont pas rares, car il disparaît quelquefois des personnes sans qu’on puisse savoir ce qu’elles sont devenues. Je tiens ces détails de plusieurs Européens et même de quelques Simos.

En un mot, cette association est la franc-maçonnerie africaine. Un travail vraiment édifiant à exécuter serait de comparer les diverses sociétés secrètes du monde civilisé et du monde non civilisé, afin de constater et d’établir les analogies déjà si frappantes qui existent entre toutes ces sectes cosmopolites.

S’il y a une différence, elle n’existe que dans la forme extérieure.

En Europe, et dans le monde civilisé, l’esprit du mal prend des façons de gentilhomme et se masque sous une pseudo-philanthropie ; en Afrique, il a toute liberté d’allure, il se montre, tel qu’il est, brutal et sauvage.

« Chez les Somraïs, dès qu’un chef est mort, dit Nachtigal, deux personnes prennent son corps, par le bout des pieds et l’extrémité de la tête ; les parents invitent, à haute voix, le défunt à conduire les porteurs au logis du coupable (le chef n’est mort qu’à la suite de sorti-