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avons l’intime et patriotique conviction que la prophétie de l’Italien Vezetelli ne se réalisera pas.

« Je crois, osait dire à un reporter du Gaulois, au mois de janvier 1890, cet explorateur chargé précédemment de ravitailler Stanley parti à la recherche d’Emin-Pacha ; je crois que les Anglais, les Allemands et après eux, bien après eux, les Portugais civiliseront l’Afrique. Je mets les Portugais au troisième rang ; car, si les Anglais et les Allemands sont les ennemis de l’esclavage, on est obligé de convenir que les Portugais sont de simples marchands d’esclaves. »

Déjà notre gouverneur d’Obock, M. Lagarde, a obtenu du sultan de Tadjourah la signature d’un traité portant suppression de l’esclavage dans tout le territoire où s’étend son action[1].

Ce traité, conclu au moment où la Conférence de Bruxelles commençait ses travaux et recherchait les moyens efficaces de réprimer la traite en Afrique, était une réponse topique aux malveillantes insinuations de certaines puissances qui représentaient alors la France comme un

  1. Tadjourah est le point terminus de l’une des routes qui, de l’intérieur, aboutissent à la côte et que fréquentaient les caravanes allant s’approvisionner dans les pays Gallas (possession française d’Afrique).