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reviennent à la charge ; quatre fois, elle s’affaisse sur elle-même sans pouvoir soutenir le pesant fardeau : il semble que sa faiblesse animait dû inspirer de la compassion ; mais quelle pitié attendre de ces monstres !

« La quatrième épreuve se fit encore sur une femme. Convaincue de son innocence, elle s’assied avec fermeté. D’ailleurs, comment aurait-elle pu se changer en hibou ou en chauvesouris, grande et forte comme elle est ? Elle saisit Onsé vigoureusement et le tient très longtemps. Enfin il tombe en avant. La voilà donc innocente ? Non. Les féticheurs prétendent qu’elle a usé de ruse. Elle a beau se défendre, crier et appeler ses parents qui se trouvaient dans la foule ; résistance inutile, elle est garrottée, malgré tous ses efforts, et rangée parmi les coupables. Indignés à la vue de pareilles injustices, nous ne pûmes pas attendre la fin de cette douloureuse séance.

« Nous restâmes convaincus qu’il y avait une odieuse fourberie dans tout cela. Autrement comment expliquer les balancements si singuliers d’Onsé ! Ils devaient être dus à la ruse des sorciers. Le moteur serait, dit-on, un enfant introduit dans l’appareil et qui par les ouvertures pratiquées dans la tète, reçoit les ordres du grand sorcier.