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D’après la loi du fétichisme, une personne libre ne peut mourir que par l’empoisonnement ou les sortilèges ; et les esclaves sont toujours les coupables. Aussi, à tout instant, ces infortunés sont-ils saisis, mis à la torture, tués ou enterrés vivants pour expier ces crimes imaginaires. Une personne libre tombe-t-elle malade, on appelle le féticheur ou sorcier, qui est ordinairement aussi le roi ou le chef du village. S’il voit que la maladie n’est pas sérieuse, il entreprend de la guérir au moyen de son mpemba ou de ses autres fétiches, afin d’en imposer aux noirs crédules et de se donner la réputation d’un habile médecin. S’il remarque que la maladie s’aggrave, il fait le poga abambo ou évocation des ombres des morts, au milieu des cris sauvages des assistants mêlés aux sons des tamtams. Selon les traditions de la sorcellerie, les mânes apparaissent dans le miroir qu’il tient à la main et dans le seau d’eau placé au centre de sa case. Nul autre que lui n’a le privilège de regarder dans le miroir ou dans le seau ; l’apparition n’aurait pas lieu. Il révèle donc ce qu’il veut et dénonce selon son bon plaisir. Les esclaves, désignés par lui comme coupables d’empoisonnement, sont aussitôt saisis et subissent de cruelles épreuves.

La plus ordinaire est connue au cap Lopez