Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/241

Cette page n’a pas encore été corrigée

chure du Gabon à celle de Mondah ; et la race bouloue qui peuple les deux rives de l’estuaire de Mondah.

Autrefois ces trois peuples étaient les seuls habitants de ces pays ; mais aujourd’hui les Pahouins affluent de l’intérieur vers la côte, les entourent de tous les côtés, et refoulent devant eux les derniers villages mpongoués ou boulons pour s’établir à leur place. Cette affluence des Pahouins se fait sentir partout. « C’est, disait un voyageur, une marée qui monte et qui ne recule jamais. » Du nord au sud, sur un espace de plus de cent lieues de littoral, on signale leur approche, et dans toutes les rivières, on peut voir les grands villages qui s’allongent en deux immenses rangées de cases, séparées, de distance en distance, par ce qu’on peut appeler des corps de garde, et précédées d’un avant-poste où des guerriers veillent sans cesse, pour donner l’alarme à la moindre alerte.

Une autre remarque à faire, c’est que, dans les affluents de l’estuaire de Mondah, la population bouloue diminue considérablement, là même où les Pahouins ne sont pas encore arrivés. Il y a plusieurs causes de cette mortalité ou de cette décroissance continuelle de la population.