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gies ont lieu à l’élecyion d’un nouveau mouené. Comme les Wadouas ne se mangent pas entre eux et qu’il leur faut des victimes humaines, des chasses à l’homme sont organisées.

Chose étrange, ces cannibales sont très sévères pour les mœurs. Ils châtient rigoureusement l’adultère, punissent de mort le vol et l’homicide. Ils sont païens et fétichistes. Leurs sorciers jouissent d’une influence considérable : il y en a qui sont même chefs de village !

En 1889, ils entrèrent des premiers dans les rangs de l’insurrection contre les Allemands. Les Arabes leur avait persuadé qu’avec les gris-gris, dont ils les avaient affublés, les balles allemandes tomberaient respectueusement à leurs pieds ! Ils furent écharpés. Leurs débris se dédommagèrent sur les Ouanyamouézi, qu’ils purent prendre et dévorer !

Terminons ce sinistre chapitre en disant que Cameron fut régalé d’un chant, qui célébrait les délices de l’anthropophagie et prétendait que si la chair de l’homme est succulente, celle de la femme est mauvaise, mais qu’elle n’est pas à mépriser quand la première manque !