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Néanmoins j’ose affirmer que les Nyams-Nyams de certaines provinces sont anthropophages, et que ceux-là le sont complètement et sans réserve, à tout prix et en toute circonstance. Ils ne font pas un secret de leur horrible penchant ; ils se parent avec ostentation de colliers faits des dents de leurs victimes, et ils mêlent à leurs trophées de chasse les crânes des malheureux dont ils se sont nourris. Chez eux la graisse d’homme est d’un usage général. On prétend qu’elle enivre ceux qui en mangent trop, mais bien que le fait m’ait été souvent affirmé par des Nyams-Nyams eux-mêmes, je n’ai jamais pu découvrir ce qui donnait lieu, à cette étrange assertion.

« En temps de guerre, ils dévorent des victimes de tous les âges, mais surtout les vieillards, qui, en raison de leur faiblesse, sont une, proie plus facile ; et, dans tous les temps, lorsqu’un individu meurt dans l’abandon sans laisser de parents qui s’y opposent, il est mangé dans le district même où il a vécu. Bref, tous les cadavres qui, chez nous, seraient livrés au scalpel de l’anatomiste, ont là-bas cette triste fin. »

Brun-Rollet prétend aussi que les Nyams-Nyams sont anthropophages ; Bolognesi en doute.