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est avancée, leur amitié fidèle. Les Nubiens qui résident chez eux n’ont pas assez d’éloges pour vanter la constance dé leur affection, l’ordre et la sécurité de leur vie sociale, leur supériorité militaire, leur adresse : « Tu ne les crains pas, disent-ils à l’arrivant ; moi je les crains : ils sont redoutables pour tout le monde. » Ce n’est pas le premier exemple d’un peuple arrivé à un certain degré de civilisation, et qui n’en est pas moins anthropophage : les Caraïbes et les Fidjiens en sont la preuve.

« De toutes les parties de l’Afrique, où l’on a vu pratiquer l’anthropophagie, c’est ici qu’elle est le plus prononcée. Entourés, au sud, de noires tribus d’un état social inférieur, et qu’ils tiennent en profond mépris, les Mombouttous ont chez ces peuplés un vaste champ de combat, ou, pour mieux dire, un terrain de chasse et de pillage, où ils se fournissent de bétail et de chair humaine. Les corps de ceux qui tombent dans la lutte sont immédiatement répartis, découpés en longues tranches, boucanés sur le lieu même et emportés comme provision de bouche.

« Conduits par bandes, ainsi que des troupeaux de moutons, les prisonniers sont réservés pour plus tard et égorgés les uns après les