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Schweinfurth signale aussi les Mombouttous et s’exprime de la sorte :

« Toujours est-il — le fait est certain — que l’anthropophagie existe à un degré beaucoup plus haut chez les Mombouttous que chez les Nyaras-Nyams[1]. Je laisse de côté les récits des Nubiens, les rapports que ces témoins oculaires m’ont faits personnellement de leurs razzias, où l’homme est découpé en longues aiguillettes, séché et fumé pour servir de provision. Les crânes si nombreux que possède aujourd’hui le musée anatomique de Berlin et que j’ai choisis dans les amas d’ossements, débris de cuisine, qui m’étaient apportés chaque jour, garantissent l’exactitude de mon assertion : que le cannibalisme des Mombouttous est sans pareil dans le monde entier.

« Et cependant les Mombouttous sont une race noble ; des hommes bien autrement cultivés que leurs voisins, à qui leur régime fait honneur. Ils ont un esprit public, un orgueil national ; ils sont doués d’une intelligence et d’un jugement que possèdent peu d’Africains et savent répondre avec bon sens à toutes les questions qu’on leur adresse. Leur industrie

  1. Les Mombouttous habitent au sud de la rive droite de l’Arahouimi, au nord-ouest du lac Louta N’sigé ou Mvontan et du Nil Blanc.