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« Enfin, voyant toute résistance inutile, les malheureux se laissent conduire.

« Après avoir répondu aux questions et reçu les commissions pour les rois défunts, trois hommes et deux femmes s’agenouillent ; d’un coup de massue, appelée olugbongbo, les exécuteurs les abattent et on les jette encore palpitants sur le bûcher.

« Une immense décharge de coups de feu répond de toutes parts.

« Les exécuteurs alimentent le bûcher en y entassant des bambous, de la paille et des objets pour les défunts.

« Vient le tour du cheval ; il tomba près du feu.

« La jeune fille qui doit réjouir leurs majestés noires dans l’autre monde est exécutée malgré ses larmes et ses supplications, ainsi que le sogan, conducteur du cheval.

« On les pousse dans le brasier avec le pauvre acbasagan.

« L’horrible sacrifice est consommé. Les coups de feu continuent encore deux heures, et chacun reprend le chemin de sa case.

« Je ne sais si les Anglais laisseront ces cruautés impunies[1] ou demanderont répara-

  1. Les sacrifices humains n’avaient pas été abolis en 1882 ; il y en eut encore pour les Funérailles de la Mort, etc., et