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par des lampes alimentées à l’huile de palme. Quelques nattes, des calebasses et d’autres vieux objets, destinés à servir plus tard aux funérailles publiques, sont jetés dans un coin. Le corps du roi est enveloppé d’un pagne blanc ; une calotte également blanche, et qu’il avait reçue le jour de son élection, orne sa. tète ; au bras, des bracelets d’argent ; aux doigts, des anneaux de même métal ; aux pieds, les souliers, insignes de la majesté royale. On dépose ensuite le cadavre dans un grossier cercueil de bois, où on a eu soin de placer quelques bouteilles d’eau-de-vie et de gin.

« Le moment solennel est arrivé. Au milieu de la nuit, alors que les gens du palais paraissent endormis, Apollogan, premier cabacère et chef des féticheurs, et le migan (bourreau), ayant tous les deux le pagne enroulé à la ceinture, une calotte blanche sur la tète, et, au col, une sorte d’étole blanche, insigne du cabacérat, descendent dans la fosse, tandis que le gogan (chef des bouteilles), reste sur le bord pour leur passer tout ce qui est nécessaire au sacrifice.

« Bâillonnées et à moitié ivres, les victimes, au nombre de six, sont amenées par les aides du migan. Ce sont le porte-clefs, la cuisinière ou première femme du roi et son petit esclave, la femme qui rafraîchit le roi au moyen d’un