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« D’ordinaire, dit Burdo, les victimes sont de jeunes vierges enlevées à des tribus voisines ou achetées à une peuplade voisine, des étrangères par conséquent. Quand s’offre le sacrifice public, les prêtres-féticheurs couvrent de fleurs, de feuilles, d’oripeaux de tous genres la tête de la pauvre enfant qui va être immolée, et la mènent, toute nue, hors de l’enceinte de la ville. Le peuple est là qui l’attend. Dès qu’elle apparaît, hommes, femmes, enfants la menacent du poing, en la chargeant d’imprécations, poussent des hurlements atroces, se livrent à de violentes contorsions et crient à tue-tête : Arroyé ! Arroyé ! s’imaginant de la sorte rejeter toutes leurs fautes sur l’infortunée et l’en rendre responsable[1]. La victime est alors mise à mort par les prêtres ! Chez les peuplades dont le Niger arrose le territoire, ils la conduisent en pirogue jusqu’au milieu du fleuve, et là, après lui avoir attaché une pierre ou un poids autour du col, ils la précipitent au fond des eaux tandis que sur la rive la foule continue à hurler : Arroyé ! Arroyé ! »

Cameron a étudié les coutumes des indigènes de l’Ouroua et leurs cérémonies funèbres qui sont d’une sauvagerie sans pareille[2].

  1. Arroyé signifie maudite !
  2. Voyez les notes des pages 141 et 142.