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Atlantique, région livrée, ainsi que ses habitants, à une foule de despotes arabes, musulmans ou nègres[1] ; dès 1864. Lejean recevait du Soudan oriental des lettres, dont nous extrayons le passage suivant :

« Le Soudan est réduit à l'extrémité. Mouça-Pacha, le bourreau des Baggâras, en est actuellement gouverneur : Les exactions de tout genre ont ruiné la contrée et répandu la désolation (ridotto a squalore) dans cette région jadis si heureuse. Sous prétexte de réprimer la traite des noirs, il est allé au fleuve Blanc pour en monopoliser le commerce, au moyen d’une taxe exorbitante imposée à toute barque qui partait (cent piastres par chaque domestique ou matelot) ; il va sans dire que les indigènes ont été par faveur exemptés de cette taxe et qu’ils ont reçu toute facilité pour faire la traite des esclaves ; il est parti plus de cent barques dans cette intention. »

Vers la même époque, sir Samuel White Baker écrivait :

« Le Soudan n’exporte que de la gomme, du séné, des cuirs et environ pour cent mille francs

  1. Beled-es-Soudan, signifie, en arabe comme Nigritie, en français, Pays des noirs. Nous le divisons rationnellement en Soudan Oriental, Soudan Central et Soudan Occidental, qui s'étend au nord-ouest jusqu'à Tombouctou.