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l’homme le plus puissant de l’Afrique centrale ; il tient à l’esclavage comme à la prunelle de ses yeux[1]. »

« Le roi des Somraïs dispose du pays et de ses habitants à un degré inconnu n’importe où, écrit le docteur Nachtigal. Sous le moindre prétexte, il peut dépouiller un de ses sujets de tout ce qu’il possède, réduire sa femme et ses enfants en esclavage et lui ôter la vie à lui-même. Vassal du Baghirmi et obligé, à l’approche d’une expédition de guerre venant de ce côté, de faire une livraison de cent esclaves, il choisit pour cela tout un village, dont il est mécontent, ou bien il laisse les chefs de l’armée baghirmienne piller à leur guise telle localité d’un allié plus faible ou tributaire. Presque tous les délits entraînent la peine de mort qui est appliquée en charcutant littéralement le condamné au moyen du javelot-épieu, qu’en kanouri on nomme golio, et en baghirmien, ndjigga[2]. »

Plusieurs fois déjà, nous avons parlé de chefs, de peuples, de pays appartenant au Soudan (ancienne Nigritie), c’est-à-dire à cette immense région comprise entre le Sahara, la Nubie, le Nil, l’Abyssinie, l’Afrique australe et l’océan

  1. Op. cit.
  2. Voyage du Bornou au Baghirmi. Tour du Monde, 1880. 2e semestre, p. 337 à 402.