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« Au Tète, dit-il, les Portugais ont un grand nombre d’esclaves…[1].

« En arrivant à Mazaro, embouchure d’une crique étroite qui, pendant les inondations, communique avec la rivière Quélimané[2], nous trouvâmes les Portugais en guerre avec un certain Mariano, métis qui les avait toujours bravés et qui possédait tout le pays à partir de Mazaro jusqu’à l’embouchure du Chiré, où il avait construit une estacade[3]. »

« Plus connu sous le nom de Mata-Kenya, que lui donnaient les indigènes et qui signifie « tremblant ou frémissant » comme font les arbres pendant l’orage, Mariano était un chasseur d’esclaves et entretenait un corps de mousquetaires. Comme tous les Portugais de cette région, il envoyait ses bandes armées faire des razzias d’esclaves chez les tribus inoffensives du sud-est, et il conduisait ses malheureuses victimes à Quélimané, où elles étaient vendues par Cruz Coimbra, son beau-frère…

« Tant que ses rapines et ses meurtres ne frappèrent que les indigènes des provinces loin-

  1. Région et lieu d’échange sur le Zambèze (Afrique Orientale. Colonie Portugaise).
  2. Se jette dans l’Océan Indien.
  3. Le Chiré sort du lac Nyassa et se termine dans le canal de Mozambique, avec le Zambèze.