riorée, et de plus que ceux-ci ne les empoisonnent, chose qui serait, en somme, assez facile et dont ils ont horriblement peur. Tout cela rit et joue ; ils sont enchantés du peu de tabac que je leur donne et qu’ils fument parfaitement sans vouloir que leurs maîtres en usent.
« La petite vérole sévit dans le pays depuis deux mois ; elle a été apportée par les Okandas qui ont remonté avec M. de Brazza ; déjà dix de ces malheureux ont succombé ; d’autres sont gravement atteints. Du reste presque tous ceux qui en sont atteints en meurent. J’ai toutes les peines du monde et je ne réussis pas toujours à empêcher les parents et les amis de conduire, au point du jour, leurs malades prendre un bain froid dans la rivière, remède qui achève invariablement le patient. Pendant mon séjour à Lopé, une esclave s’en alla ainsi prendre un bain, et fut retrouvée, une heure après, morte sur la rive. Les Okandas n’ont pas peur de la petite vérole, « car, disent-ils, nous l’avons eue et maintenant il n’y a que nos enfants qui aient à la craindre. » Je cherchai à savoir qui avait pu leur enseigner cela ; ils l’avaient appris par expérience. Ici, depuis son arrivée, la maladie a causé énormément de ravages. Dans le camp est un vieil esclave prêt à mourir : tous ses compagnons d’esclavage lui font endurer mille