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bre de dix-huit seulement ; les autres, dans leur crainte superstitieuse des Blancs, préférèrent rester aux mains de leurs maîtres et s’en aller, avec eux, dans des pays d’où ils ne reviendront jamais.

Peut-être croyaient-ils, comme les naturels du Donhon (Fouta-Djallon : Afrique Occidentale), que les blancs mangent les noirs. Quelques Foulahs ont bien osé, devant Lambert, préciser les détails les plus circonstanciés de nos prétendus festins de cannibales. Ils y faisaient figurer une cloche et une grande marmite.

Lambert conclut ainsi, d’une manière qui nous semble fort rationnelle : « J’ai entendu attribuer ces bruits à la malveillance des Marabouts noirs, qui voudraient éloigner de nous leurs néophytes ; ne sont-ils pas plutôt la conséquence naturelle de la traite des esclaves et de l’effrayante consommation d’Africains que cette infâme institution a faite depuis trois siècles ? Sur les deux cents millions de nègres achetés par l’Amérique pendant cette période de temps, combien sont rentrés sur le sol natal pour y témoigner de l’emploi auquel les avaient destinés les marchands de chair humaine[1] ? »

Marche, qui parcourut l’Okanda, de même

  1. Voyage dans le Fouta-Djallon. Tour du Monde, 1861. 1ersemestre.