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rudes, criant leurs prières blasphématoires ; ces Turcs paresseux et cuvant leur ivresse, plus encore une foule oisive et agitée couverte de crasse et de plaies immondes : maladie de la peau, tourbillons d’où s’échappaient des odeurs cadavériques, constituaient l’ensemble le plus révoltant. »

Les négriers du Haut-Nil se dirigent généralement dans les états de Moflô, le plus puissant des chefs Niams-Niams[1], auquel les Djellabas ont fourni des armes à feu assez nombreuses pour qu’il ait pu former un corps redoutable de fusiliers. Ce chef possède une quantité inépuisable d’esclaves. Tous les ans il vend des milliers de captifs.

Les Mzaramas[2] font la chasse à l’esclave afin de pouvoir satisfaire leurs goûts pour la parure !

L’Eliüa ji N’Komis est une immense nappe d’eau s’étendant du nord au sud, à quelque distance de l’Océan Atlantique, entre les caps Lopez et Sainte-Catherine, au sud de l’Ogôoué, au Congo. Parsemée d’îles nombreuses, entou-

  1. Au nord de la rivière Quelle, tributaire du Congo. Entre le Dar Fertit et les Dinkas au nord, les monts Baginsé à l’est, le Dar-Banda à l’ouest.
  2. Habitants de l’Ouzaramo, pays compris entre les rivières Kingani et Lufigi, la côte orientale et le point où la Kingani se joint à sa branche supérieure la Mgeta.