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femmes, qui valent environ soixante-cinq francs en marchandises.

Dans le Manyèma régnent la polygamie et l’esclçivage dans toute leur horreur[1].

On ne peut fixer même d’une manière approximative, le nombre des esclaves au Marok. Dépasse-t-il celui des Juifs, qui est de soixante mille ? Chaque année des caravanes organisées par des Arabes et des Maures des environs de Marakech[2], ramènent du sud et mettent en vente les esclaves nécessaires pour combler les vides. *

La nation des Matabélés (Haut-Zambèze) se recrute en grande partie par la guerre et la maraude chez les nations voisines. Chaque année, les Impis, corps de volontaires, amènent des contrées limitrophes, avec les troupeaux de gros bétail, de nombreux enfants des deux sexes, depuis un an jusqu’à deux ans, dont les pères ont été massacrés et les mères réduites à l’esclavage ; plus tard les garçons sont incorporés dans la nation et les jeunes filles données en mariage aux Indunas (chefs).

Les femmes sont traitées comme des esclaves et condamnées aux plus rudes travaux.

  1. Au nord-ouest du lac Tanganyika.
  2. Marok, autrefois capitale de cet empire, mais aujourd’hui encore résidence du sultan.