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ché à pénétrer dans le Continent mystérieux par le fer et par le feu ; les traces de son passage y sont éternellement marquées avec du sang, tandis que la devise de la France, le mot de passe des Giraud, Duveyrier, Soleillet, de Brazza, Douls, Trivier, Binger, etc., est et ne sera jamais que Paix et Liberté, ainsi que le constate fort justement le Journal des Voyages (19 janvier 1890).

Une race nouvelle a fait tout récemment son apparition dans le Soudan, une race d’hommes ignorant d’où ils venaient, qui ils étaient. Ils arrivaient de l’ouest, c’est tout ce qu’ils savaient sur leur origine. On les nomma Foulanes. Musulmans accommodant le Koran à leur manière, ils furent très mal accueillis par les Fétichistes Haouassas, Mandingues et Peuhls. Exposés d’abord aux persécutions des nègres, ils finirent par l’emporter sur eux grâce à leur nombre. Conduits par Bellou, qui devint sultan, les Foulanes se révoltèrent et s’emparèrent du Haouassa ainsi que des contrées adjacentes, réduisirent à l’esclavage leurs tyrans et vendirent tous ceux d’entre eux qui refusèrent d’embrasser l’Islam.

« La conquête du pays par cette race supérieure, dit Largeau, n’est pas encore achevée : le fils de Bellou poursuit les nègres partout où