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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


jamais à attirer l’attention, et pourtant il cause de tout avec la plus grande facilité ; dès qu’il parle, on n’écoute plus que lui ; bien que maniant le sarcasme avec une rare supériorité, il est indulgent à tous, mais il ne peut souffrir la suffisance : X… s’en aperçoit tous les jours. Il connaît plusieurs langues, il dessine, peint, lit admirablement, possède une voix fort agréable, accompagne bien, et j’ai vu de lui de très-jolis vers.

Voilà le portrait en pied de mon Lucien ; — Lucien, quel joli nom, dis ! je le répéterais toute la journée, moi ! — portrait non flatté, mademoiselle, quoi que vous en puissiez penser et dire, entendez-vous !

Et tu crois, chère Albertine, qu’on peut résister à un tel homme, qui ne laisse passer aucune occasion de vous marquer sa préférence, de vous dire quelque chose d’agréable, de vous presser tendrement la main, et qui vous regarde avec une expression !…